Budget 2025 : une cure d'austérité !

Budget 2025 : une cure d'austérité !

16 oct. 2024

Budget 2025 : une cure d'austérité !

 

L'Assemblée nationale démarre cette semaine l’examen du budget 2025 qui propose une cure d’austérité inédite : 60 milliards d’économies, dont 40 milliards de coupes budgétaires. Le groupe des députés socialistes sera mobilisé au cours des débats parlementaires autour de trois objectifs.

 

Le premier objectif est de faire toute la transparence sur les raisons du dérapage budgétaire historique de la France :

 

Nous alertons depuis des années sur les choix budgétaires et les prévisions irréalistes d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire. Les faits nous donnent malheureusement raison. Lors du précédent budget, le gouvernement prévoyait un déficit public de 4,4% du PIB pour 2024, il s’élèvera finalement à 6,2% du PIB. Un tel écart, quasiment 2 points de PIB, c’est du jamais vu.

 

Nous avons obtenu que la commission des finances de l’Assemblée nationale se transforme en commission d’enquête. Selon France 2, des notes internes de Bercy avaient alerté l'ancien gouvernement sur ce dérapage des comptes publics dès l'automne 2023. Il s’agit de l’argent des Françaises et des Français et toute la lumière doit être faite sur les responsabilités de chacun.

 

Notre second objectif consiste à combattre les injustices du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Voici trois exemples :

 

La “contribution exceptionnelle et temporaire” pour les ménages les plus riches. Initialement, cette contribution devait toucher 65 000 ménages, sur les 20 millions de foyers s’acquittant effectivement de l’impôt sur le revenu, et rapporter 2 milliards d’euros. Elle en touchera finalement que 24 300 et donc rapportera moins d’argent que prévu. C’était déjà très peu : 2 milliards d’euros, c’est 4 fois moins que ce qui est demandé aux classes populaires et moyennes (désindexation des retraites, taxe sur l’électricité, augmentation de la consultation chez le médecin …) et cette contribution n’est que “exceptionnelle et temporaire”.

 

La suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale. Ce seront les élèves, en particulier les plus fragiles, qui en paieront la note.

 

L’effort de 10 milliards d’euros demandé aux collectivités territoriales. Derrière les collectivités territoriales, il y a des missions de service public. Les collectivités territoriales, ce sont aussi les premiers investisseurs publics, ces coupes budgétaires vont pénaliser les petites et moyennes entreprises de nos territoires. 

 

Notre troisième objectif, c'est de proposer des amendements de justice permettant d’éviter aux Françaises et aux Français cette cure d’austérité. Nous proposons la création de recettes nouvelles comme : 

 

- Le rétablissement de l’ISF avec un volet climatique, en taxant les foyers disposant au 1 janvier 2025, d’un patrimoine net supérieur à 1 million d’euros.

 

- La suppression de la flat tax : depuis 2018, un prélèvement forfaitaire unique (PFU) dit « flat tax » s’applique aux revenus du capital. Cette mesure a pour conséquence que les revenus du capital sont moins taxés que ceux du travail.

 

- Une taxe sur les héritages dorés : nous proposons d’améliorer la progressivité de la fiscalité sur les successions et les donations tout en préservant un abattement pour les successions et donations de moins de 200 000 euros.

 

- Une taxe exceptionnelle sur les profits et les super-dividendes : les bénéfices des grands groupes ont fortement augmenté malgré les crises qui ont frappé le pays. Nous proposons une taxe exceptionnelle de 5 milliards d’euros.

 

Nous proposons aussi la limitation de dépenses inutiles comme la fin des exonérations patronales au-dessus de 2 SMIC (les mesures d’aides et de subventions aux entreprises dépassent les 200 milliards d’euros par an sans que leur efficacité ne soit démontrée dans la plupart des cas, particulièrement pour les salaires au-dessus de 2 SMIC) et le recentrage du crédit impôt recherche (il est trop souvent utilisé par des grands groupes comme un outil d’optimisation fiscale).