Censure du Gouvernement Barnier : explication de vote
5 déc. 2024
C’est avec gravité que j’ai voté pour la censure du Gouvernement Barnier. Pour la première fois depuis 1962, une majorité absolue de députés a fait le choix de censurer le Gouvernement, marquant l’opposition des représentants de la Nation au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025.
Cette lourde décision est devenue nécessaire pour exprimer un désaccord profond tant sur la méthode avec le choix du passage en force via le recours au 49.3, que sur le fond avec le manque de considération pour nos propositions visant à renforcer la justice sociale, la lutte contre les inégalités et les services publics auxquels les citoyens sont légitimement attachés.
Dans un contexte marqué par une gestion des comptes publics désastreuse dont les auteurs sont bien prompts à s’exonérer, le refus de Monsieur Barnier de construire un véritable compromis en matière de recettes et de dépenses avec les socialistes et la gauche ne pouvait notamment conduire qu’à cet échec annoncé.
Pire, ce Gouvernement a fait le choix de trahir le front républicain en faisant du RN son interlocuteur privilégié, ce qui l’a précipité dans sa chute. L’instabilité, c’est donc sa responsabilité, alors qu’un parlementarisme renouvelé aurait pu permettre de bâtir des compromis dans l’intérêt des citoyens et du pays.
L’appel au dialogue n’est pas une fin en soi, cela doit être un outil pour construire un compromis, ou les parties prenantes doivent faire des concessions sans compromission.
L’aspiration des Françaises et des Français exprimée dans les urnes pour un changement de la politique menée depuis 7 ans par Emmanuel Macron doit être entendue.
Notre pays a déjà traversé des crises, j’ai confiance dans notre capacité collective à rebondir. L’heure n’est pas à jouer sur les peurs, car l’adoption d’une motion de censure fait partie de la vie parlementaire et démocratique prévue par la Constitution de la Ve République. Nos institutions sont résilientes.
À l’avenir, je plaide pour qu’un changement de cap soit mis en œuvre, avec un Premier ministre de sensibilité de gauche apte à bâtir des compromis, dans un esprit de responsabilité et de fidélité au Front républicain largement approuvé par les citoyens le 7 juillet dernier.