Difficultés de la filière porcine biologique

Difficultés de la filière porcine biologique

8 mars 2023

Difficultés de la filière porcine biologique

 

Alertée par des acteurs de la filière porcine biologique en grande difficulté, notamment des éleveurs de la 3ecirconscription d’Ille-et-Vilaine, j’ai tenu à cosigner un courrier commun à l’initiative de ma collègue députée Sandrine Le Feur, pour alerter Monsieur Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Vous le trouverez ci-dessous : 

 

"Monsieur le Ministre,

 

Au-delà de l’action structurelle menée pour le revenu des agriculteurs, le Gouvernement entend protéger les agriculteurs face aux crises économiques, sanitaires et climatiques tout en engageant les acteurs dans les transitions indispensables pour préparer l’avenir, renforcer la souveraineté agricole de notre pays et affronter le défi climatique.

 

Le plan de résilience de 639 millions d’euros mis en oeuvre pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine afin de préserver nos filières, notamment animales, et nos agriculteurs des augmentations de coûts témoigne de cette attention.

 

Toutefois, permettez-nous d’appeler votre attention sur les difficultés des agriculteurs en production porcine biologique. Notre crainte est grande que cette filière ne s’effondre. Il n’y a en effet plus de débouché pour 30 à 40 % de la production. Dans ce contexte, les exploitants sont confrontés à des taux importants de déclassement de leurs animaux, ce qui représente un coût d’environ 180 euros par porc. Les pertes pour la filière sont estimées à trente millions par an. (chiffres source FOREBio). Dans le même temps, la hausse des coûts de production, liée à l’aliment et aux travaux de mise en conformité des bâtiments, est comprise entre 40 et 50 centimes du kilo de carcasse. C’est véritablement la double peine pour des éleveurs pris en étau.

 

Il faut également avoir à l’esprit qu’il n’est pas possible de conduire des élevages porcins en agriculture biologique comme en conventionnel. Les typologies de bâtiments sont très spécifiques en bio (litière paille, ouvertures latérales et accès plein-air, surface par truie…). De cet état résulte un certain nombre de conséquences :

- La conversion vers le bio en porc est plus couteuses, la trésorerie des concernés est déjà fragilisée

- Les équipements comportent une part d’irréversibilité qui empêche la recherche de nouveaux débouchés.

 

Nous en appellons donc à un accompagnent public d’urgence pour la filière porc afin d’éviter les arrêts d’élevage et l’effondrement de la filière. Nous attirons votre attention sur le fait que les éleveurs porcins en agriculture biologiques n’ont jamais la talle critique pour être éligibles aux aides sectorielles dédiées au secteur porcin. Dans un contexte d’activation de plans d’urgence récents pour les betteraviers et les producteurs de vin, il est difficilement compréhensible qu’aucune mesure spécifique ne soit prévue pour la filière porcine biologique en particulier, et l’agriculture biologique en général.

 

Vous remerciant de votre prise en compte de ces enjeux d’avenir et de souveraineté alimentaire, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération."

 

Sandrine LE FEUR, Députée du Finistère ;

Claudia ROUAUX, Députée d'Ille-et-Vilaine ;

Jean-Charles LARSONNEUR, Député du Finistère ; 

Anne LE HENANFF, Députée du Morbihan ;

Thierry BENOIT, Député d'Ille-et-Vilaine ; 

Graziella MELCHIOR, Députée du Finistère ;

Nicole LE PEIH, Députée du Morbihan ;

Joël LABBE, Sénateur du Morbihan.