Election présidentielle : réaction aux résultats du second tour

Ce scrutin est marqué par une fatigue démocratique que traduit l’augmentation de l’abstention, un niveau élevé de bulletins blancs et nuls, une extrême droite qui progresse encore, et des fractures sociales et territoriales qui s'aggravrent.

 

Mais le pire a été évité alors que l’extrême-droite était aux portes du pouvoir. Je tiens à remercier sincèrement l’ensemble des électeurs qui ont fait le choix de faire barrage pour préserver l’essentiel, à savoir la République ainsi que la place de la France en Europe et dans le monde.

 

Ce vote est parfois un vote de conviction, parfois un vote de barrage républicain autour des valeurs qui nous unissent. Avec responsabilité et gravité, les Français ont fait un choix de raison pour préserver la démocratie, l’État de droit et l’idéal européen. Un choix parfois sans enthousiasme, qui n’est pas un chèque en blanc au programme du Président réélu. Sans changement de méthode en accordant davantage de place aux collectivités locales, aux corps intermédiaires, mouvements politiques, syndicaux et associatifs, sans prise en compte à bras le corps des colères et des inquiétudes que nos concitoyens expriment, le front républicain risque de continuer à s’effriter dangereusement. Chacun doit en prendre la pleine conscience, avec toute l’humilité requise.

 

Face à ce constat, nous ne devons en aucun cas faire preuve de résignation pour espérer des jours meilleurs et relever les défis majeurs de la lutte contre les inégalités et de l’accélération de la transition écologique. Le progrès est un combat, pour la justice sociale, fiscale et climatique. Pour empêcher le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ou à 65 ans et réinstaurer des critères de pénibilité, pour agir avec plus d’ambition contre le réchauffement climatique, pour instaurer une fiscalité plus juste, il est indispensable de faire bloc.

 

L’unité des forces de gauche et écologistes est un impératif et une exigence. Nous devons nous rassembler le plus largement possible autour de causes communes. Nous convergeons sur de nombreuses priorités, en particulier celles qui concernent les trois urgences de notre siècle : le défi social, le défi écologique et le défi démocratique. Pour tout cela, j’appelle à un nouveau « Front populaire » pour renouer avec l’esprit de conquêtes, donc à l’unité et au rassemblement des forces de gauche, dans le respect de nos singularités, pour répondre à l’attente légitime des électeurs, qui ne nous pardonneraient pas une fois de plus nos divisions.

 

Réveiller l’espoir, c’est la seule boussole qui doit nous animer en vue des prochaines élections législatives les 12 et 19 juin 2022.