Généralisation du Nutri-Score : l’appel des parlementaires dans L'Express
11 juin 2025
En soutien à l'Appel des 2400 scientifiques et professionnels de santé pour rendre obligatoire le Nutri-Score en France, au nom de l'urgence de Santé Publique, j'ai cosigné une tribune transpartisane de 139 parlementaires. Voici le contenu de cette tribune :
Le logo nutritionnel Nutri-Score représente un outil de santé publique dont la mise en place est justifiée par la fréquence des maladies chroniques (obésité, maladies cardiovasculaires, cancers, diabète…) pour lesquelles les facteurs nutritionnels constituent des déterminants majeurs.
Le Nutri-Score s’appuie sur des bases scientifiques solides. Il a été validé par plus d’une centaine d’études qui ont permis de démontrer son efficacité pour améliorer les apports alimentaires des consommateurs (notamment les plus défavorisés) et son impact potentiel dans la prévention des maladies chroniques. De multiples travaux portant sur plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de participants en Europe ont montré que le fait de manger des aliments mieux classés sur l’échelle du Nutri-Score était associé à un moindre risque de cancers, de maladies cardiovasculaires, d’obésité, de troubles métaboliques et une moindre mortalité.
Plébiscité par les consommateurs mais combattu fortement par les lobbys agroalimentaires, il a finalement été adopté en France en octobre 2017, mais sur une base volontaire. Aujourd’hui plus de 1 450 marques l’ont adopté en France (62 % du marché alimentaire). Il est également utilisé dans six autres pays en Europe, et l’efficacité de sa mise en œuvre est démontrée par l’évolution des ventes positives des aliments en supermarché en fonction de leur Nutri-Score (avancée des produits A/B, recul des produits D/E), et les efforts de reformulation des industriels. Mais pour être pleinement efficace, il doit être généralisé sur l’ensemble des produits alimentaires proposés aux consommateurs français. Il est donc nécessaire de le rendre obligatoire.
Un collectif composé à ce jour de plus de 2 400 professionnels de santé et de scientifiques travaillant dans le champ de la santé, soutenu par 57 organisations - sociétés savantes (représentant plusieurs dizaines de milliers d’experts en nutrition, santé publique, cancérologie, cardiologie, pédiatrie…), associations de consommateurs et de patients, et de nombreuses ONG – a déjà lancé un appel dans ce sens.
Nous, parlementaires (députés et sénateurs), chargés de la protection des intérêts de la population, souhaitons apporter notre soutien à la démarche des scientifiques et professionnels de santé. Il s’agit d’une mesure simple de prévention capable de contribuer à réduire le risque de maladies chroniques et ayant, au-delà de son impact sur la santé des consommateurs, un impact économique et social.
Lire l'article paru dans L'Express le 11 juin 2025 :