Le 8 septembre, je n'accorderai pas ma confiance au Gouvernement Bayrou

Le 8 septembre, je n'accorderai pas ma confiance au Gouvernement Bayrou

2 sept. 2025

Le 8 septembre, je n'accorderai pas ma confiance au Gouvernement Bayrou

 

François Bayrou a sollicité un vote de confiance sur ses propositions budgétaires dans un contexte de dérive de la dette publique. Cette annonce plonge de nouveau notre pays dans une instabilité, alors que rien n’obligeait le Premier ministre à recourir à cette procédure, ordinairement utilisée lorsque le Gouvernement dispose d'une majorité absolue. 

 

Avec gravité et en responsabilité, je voterai contre la confiance à ce Gouvernement face à un budget austéritaire massivement rejeté par les Français. Il est indispensable de changer de cap, tant sur la méthode que sur la politique menée. 

 

Sur la méthode, le compte n’y est pas. Il aurait fallu engager un véritable dialogue avec les forces parlementaires comprenant de réelles marges de négociations, pour doter la France d’un budget œuvrant au redressement des comptes publics dans la justice. Au final, ce vote de confiance vise sans doute à éviter une éventuelle motion de censure lors des débats budgétaires… 

 

Pour construire et aboutir à un compromis, qui n’est pas forcément synonyme de compromission, il faut accepter une remise en cause de la politique libérale menée depuis déjà 8 ans, marquée par une baisse du pouvoir d’achat, un creusement des inégalités, un manque d’investissement dans nos services publics, un retard dans la transition écologique et une dérive sans précédent de la dette publique. Dans le cadre d’un accord de non-censure, les socialistes avaient fait preuve de responsabilité, sous réserve d’avoir des garanties notamment sur la dernière réforme injuste des retraites. La promesse ne fut pas tenue. 

 

Sur le fond, ces orientations budgétaires sont inacceptables en l’état. Le Premier ministre demande un effort considérable de 44 milliards d’euros, risquant de fragiliser notre économie, dont les collectivités territoriales qui constituent le premier investisseur public, et d’avoir un effet récessif avec une remontée du chômage. Ce budget est surtout profondément injuste en faisant contribuer toujours davantage les plus modestes et les classes moyennes (suppression de deux jours fériés, augmentation du reste à charge pour se soigner, « année blanche » fiscale...). Pour être acceptable, le budget doit être équitablement réparti dans l’effort, en faisant davantage contribuer les très grandes entreprises et les hauts patrimoines. 

 

Le redressement des comptes publics exige un effort ciblé à la fois en matière de recettes fiscales et de réduction de certaines dépenses publiques (suppression ou réduction de certaines niches fiscales aux grandes entreprises, réduction du recours aux cabinets de conseils…). C’est le sens du contre-budget présenté par les députés socialistes articulé autour de quatre grands principes : le soutien aux classes populaires et moyennes ainsi qu’aux travailleurs ; la contribution des grandes entreprises et des grandes fortunes ; la relance de l’économie avec un plan d’investissement au service de la transition écologique ; un objectif progressif de maîtrise de la dette publique avec une cible de 5% en 2026 (3% en 2032). 

 

Pour toutes ces raisons, je n’accorderai pas ma confiance au Gouvernement Bayrou le 8 septembre prochain. Car une autre politique est non seulement possible, mais nécessaire, accompagnée d'un changement de méthode.