Loi climat : des avancées insuffisantes face aux enjeux

Loi climat : des avancées insuffisantes face aux enjeux

4 mai 2021

Loi climat : des avancées insuffisantes face aux enjeux

 
Ce jour, l’Assemblée nationale s’est prononcée sur le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets, dans la continuité des travaux de la Convention citoyenne pour le climat et de deux mois de débats parlementaires. 
 
Face à l’impérieuse urgence écologique, force est de constater que les avancées contenues dans ce texte sont insuffisantes. Elles existent cependant, à l’image de l’expérimentation d’un affichage environnemental destiné à apporter au consommateur une information relative à l’impact environnemental d’un bien ou d’un service ; de l'interdiction de vente des véhicules thermiques neufs d'ici à 2040, y compris les «véhicules lourds » comme les camions et les autobus ; ou bien de l’encadrement de la location des passoires thermiques aux logements classés E en 2034, en plus des logements classés F et G d'ici à 2025. 
 
Le groupe des députés socialistes et apparentés avait pourtant formulé des propositions concrètes et constructives à la hauteur des enjeux, par le biais d’amendements, car nous sommes convaincus que la transition écologique sera d’autant plus acceptée qu’elle sera juste socialement. L’écologie ne doit pas être punitive, mais incitative et solidaire. Ainsi, le gouvernement et la majorité ont refusé de voter un prêt à taux zéro garanti par l’État qui permettrait aux ménages modestes d’acquérir un véhicule non-polluant. Le projet de « prime climat » qui aurait permis de massifier la rénovation énergétique des logements avec 0 euro à débourser au moment des travaux par le biais d’une avance remboursable a également été rejeté.  
 
A mes yeux, ce projet de loi « Climat et Résilience » manque d’équilibre, de cohérence et d’ambition. Tout d’abord, la justice sociale est un pilier indispensable de toute politique véritablement écologique. Ensuite, ce texte fixe des objectifs sans se donner, et sans donner aux acteurs économiques et aux citoyens, les moyens de les atteindre. Je pense aux investissements attendus dans toutes les filières renouvelables, dans le ferroviaire et dans le report modal du fret. Enfin, les dispositions qu’il contient restent insuffisantes pour atteindre les objectifs climat fixés par la France, et encore moins ceux fixés par l’Union européenne.
 
Pour toutes ces raisons, j’ai voté contre ce texte en première lecture.