Suppressions de postes dans l’enseignement agricole public

Suppressions de postes dans l’enseignement agricole public

27 mai 2025

 

Alors que des suppressions de postes dans l'enseignement agricole public ont été annoncées, plusieurs parlementaires bretons ont tenu à alerter par courrier Madame Annie Genevard, Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, en écho avec la mobilisation de l'intersyndicale la semaine dernière devant la direction générale de l'enseignement et de la recherche, ainsi que de sollicitations en Bretagne.  À titre d'information, vous trouverez ci-dessous le courrier que nous lui avons adressé, à l'initiative de ma collègue députée Mélanie Thomin :

 

"Madame la Ministre,

 

Alors que 43% des chefs d’exploitation auront plus de 65 ans d’ici 2035, votre décision de supprimer 29 000 heures d’enseignement – soit 45 postes d’enseignants – dans les établissements agricoles publics à la rentrée 2025 va à l’encontre de l’enjeu du renouvellement des générations.

 

En Bretagne, région la plus sévèrement impactée, plus de 5 000 heures, équivalant à 8,5 postes, seront supprimées, alors que la moitié des exploitations devront être reprises à l’horizon 2030.

 

Cette décision compromet la capacité de notre pays à former les agriculteurs de demain et à répondre aux exigences d’investissement pour l’avenir des filières agricoles. Par ailleurs, elle entre en contradiction avec la loi d’orientation agricole, votée en février dernier. Celle-ci prévoit, en effet, d’accueillir et de former 30% d’actifs d’ici 5 ans et d’accompagner la montée en compétences des professionnels des métiers du secteur agricole.

 

Mercredi dernier, aux côtés de l’intersyndicale de l’enseignement agricole public, nous étions mobilisés devant la direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) de votre ministère, pour dénoncer ces coupes budgétaires.

 

Les conséquences de cette décision sont concrètes et immédiates pour les élèves et leurs enseignants : fermetures ou fusions de classes, regroupements de formations, réduction de l’offre pédagogique, voire disparition de certains enseignements.

 

Il est urgent que l’enseignement agricole public bénéficie enfin de moyens à la hauteur des enjeux. Pour garantir la souveraineté alimentaire de la France, nous avons la responsabilité collective de former les nouvelles générations et d’accompagner les vocations.

 

Dès le mois d’avril, nous vous avions déjà alertée à travers un courrier de notre collègue Mickaël Bouloux.

 

Aussi, nous souhaitons réaffirmer notre profond désaccord face à la baisse de la dotation horaire globale (DHG). Celle-ci contrevient à des objectifs essentiels : garantir le renouvellement des générations et renforcer notre souveraineté alimentaire.

 

Solennellement, nous vous invitons à revenir sur cette décision.

 

Madame la Ministre, n’oubliez pas celles et ceux qui forment les agriculteurs de demain. L’enseignement agricole public mérite d’être soutenu, et non d’être fragilisé.

 

Nous nous tenons à votre entière disposition pour échanger avec vous sur ce dossier.

 

Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre haute considération."

 

Mélanie THOMIN, Députée de la 6ème circonscription du Finistère, 

Mickaël BOULOUX, Député de la 8ème circonscription d’Ille-et-Vilaine, 

Pierre-Yves CADALEN, Député de la 1ère circonscription du Finistère, 

Jean-Luc FICHET, Sénateur du Finistère, 

Damien GIRARD, Député de la 5ème circonscription du Morbihan, 

Tristan LAHAIS, Député de la 2ème circonscription d’Ille-et-Vilaine, 

Gérard LAHELLEC, Sénateur des Côtes-d’Armor, 

Annie LE HOUEROU, Sénatrice des Côtes-d’Armor, 

Murielle LEPVRAUD, Députée de la 4ème circonscription des Côtes d’Armor, 

Paul MOLAC, Député de la 4ème circonscription du Morbihan, 

Claudia ROUAUX, Députée de la 3ème circonscription d’Ille-et-Vilaine, 

Daniel SALMON, Sénateur d’Ille-et-Vilaine, 

Simon UZENAT, Sénateur du Morbihan.