Visite du Salon International de l'Agriculture à Paris

Visite du Salon International de l'Agriculture à Paris

27 févr. 2024

Visite du Salon International de l'Agriculture à Paris

 

C'est avec grand plaisir que je me suis rendue au Salon International de l'Agriculture de Paris 2024 aux côtés de Mathilde Hignet, Députée d'Ille-et-Vilaine, et Murielle Lepvraud, Députée des Côtes d'Armor. Ce fut l'occasion d'échanger avec des éleveurs, producteurs et représentants du monde agricole de la région Bretagne. 

 

Alors que la France et l'Europe sont secouées par l'expression d’une colère profonde des agriculteurs, il y a urgence à agir. Les difficultés majeures des agriculteurs sont avant tout liées à la faiblesse des revenus des agriculteurs, victimes collatérales de la guerre des prix que se livrent les industriels et la grande distribution. Elles ne sont pas imputables au pacte vert européen (qui n’est d’ailleurs pas encore mis en œuvre), au verdissement de la PAC ou aux normes environnementales. Opposer écologie et agriculture est irresponsable.

 

Le Président de la République semble enfin prendre la mesure de la problématique en reprenant l'idée des "prix planchers". La vraie question est maintenant de savoir à quelle échelle et quand le Gouvernement souhaite mettre en œuvre des prix planchers ! Les députés socialistes défendent une proposition concrète : 

 

Lors des dernières lois EGAlim, Descrozaille ou de la loi sur l’avancement des négociations commerciales, nous avions porté des amendements visant à rendre obligatoire la transparence des prix pratiqués pour l’achat de matières premières agricoles dans les conditions générales de vente. L'objectif était simple : faire en sorte que le producteur et son premier acheteur conviennent de bornes minimales et maximales à l’intérieur desquelles pourra varier le prix. Ce “tunnel prix” permettrait au producteur de connaître, à l’avance, le prix minimal qui est susceptible d’être appliqué pour l’achat de ses produits. Ces amendements ont été refusés par la majorité mais elle ferait bien de s’en inspirer pour mettre en œuvre la promesse d’Emmanuel Macron. Alors que nous attendons encore des précisions sur ce que le gouvernement entend par “prix planchers”, notre proposition de “tunnel prix” permet de lever des inquiétudes. Tout ce qui permettra d’augmenter les revenus des agriculteurs ira dans le bon sens. 

 

Cette crise, fruit de la dérive néolibérale des 30 dernières années, est aussi la conséquence des accords de libre-échange tels que ceux ratifiés avec la Nouvelle-Zélande, le Canada (auxquels nos députés européens se sont opposés, contrairement à la majorité gouvernementale) ou celui en cours de négociation avec le Mercosur, permettant d’importer des productions ayant recours à des pesticides pourtant interdits en France. Il est nécessaire de sortir du flou sur ce sujet des accords de libre-échange et des clauses miroirs.

 

C’est un changement de modèle profond qui s’impose pour ouvrir une nouvelle ère pour notre agriculture afin de promouvoir l’agroécologie, de valoriser et de rémunérer l’ensemble des services (économiques, sociaux, environnementaux ou d’intérêt général territorial) rendus par nos agriculteurs. Il faut une refondation de la PAC en Europe et une vraie loi d’orientation agricole et foncière en France.

 

A l’occasion du Salon international de l'agriculture 2024, les parlementaires socialistes réaffirment leur soutien aux agriculteurs et proposent 10 chantiers pour apporter une réponse à la hauteur des attentes du monde agricole et en phase avec les attentes de la société : 

 

- Garantir un revenu agricole digne ;

- Initier une réforme en profondeur des modalités d’attribution des aides de la PAC ;

- Appliquer strictement et renforcer les lois EGALIM ; 

- Mettre en place immédiatement des clauses miroirs au niveau européen ;

- Instaurer un moratoire sur l’ensemble des accords de libre-échange en cours de négociation ;

- Débattre d’une grande loi foncière ;

- Engager une grande planification agroécologique ;

- Accélérer la reconnaissance et la valorisation des services rendus par notre agriculture pour nos écosystèmes ;

- Mettre en place des simplifications administratives sans renier nos engagements en matière environnementale ;

- Reconnaître les sols vivants au patrimoine commun de la Nation.

 

Ces 10 propositions font déjà l’objet pour certaines de propositions de loi soumises au débat parlementaire.